Ivan Junqueira

Le plus pressé était de lire la letre d'Albertine puisque je voulais aviser aux moyens de la faire revenir. Je les sentais en ma possession, parce que, comme l'avenir est ce qui n'existe encore que dans notre pensée, il nous semble encore modifiable par l'intervention in extremis de notre volonté. Mais en même temps je me rappelais que j'avais vu agir sur lui d'autres forces que la mienne et contre lesquelles, plus de temps m'eût été donné, je n'aurais rien pu. À quoi sert que l'heure n'ait pas sonné encore si nous ne pouvons rien sur ce qui s'y produira. Quand Albertine était à la maison j'étais bien décidé à garder l'initiative de notre séraration. Et puis elle était partie. J'ouvris la lettre d'Albertine. Elle était ainsi conçue:

O mais urgente era ler a carta de Albertina, pois queria descobrir os meios de fazê-la regressar. Sentia-os em meu poder porque, como o futuro é aquilo que existe apenas em nosso pensamento, ele nos parece ainda capaz de ser alterado pela intervenção in extremis de nossa vontade. Mas ao mesmo tempo eu me lembrava de que vira atuar sobre ele outras forças além da minha e contra as quais, por mais tempo que me concedessem, eu nada teria podido. De que adianta não haver ainda soada a hora, se nada podemos contra o que acontecerá? Quando Albertina ainda vivia em minha casa, fui eu que decidi tomar a iniciativa de nos separarmos. E em seguida ela partiu. Abri sua carta. Estava escrito:

Mon ami, pardonnez-moi de ne pas avoir osé vous dire de vive voix les quelques mots qui vont suivre, mais je suis si lâche, j'ai toujours eu si peur devant vous, que, même en me forçant, je n'ai pas eu le courage de le faire. Voici ce que j'aurais dû vous dire: Entre nous, la vie est devenue impossible, vous avez d'ailleurs vu par votre algarade de l'autre soir qu'il y avait quelque chose de changé dans nos rapports. Ce qui a pu s'arranger cette nuit-là deviendrait irréparable dans quelques jours. Il vaut donc mieux, puisque nous avons eu la chance de nous réconcilier, nous quitter bons amis; c'est pourquoi, mon chéri, je vous envoie ce mot, et je vous prie d'être assez bon pour me pardonner si je vous fais un peu de chagrin, en pensant à l'immense que j'aurai. Mon cher grand, je ne veux pas devenir votre ennemie, il me sera déjà assez dur de vous devenir peu à peu, et bien vite, indifférente; aussi ma décision étant irrévocable, avant de vous faire remettre cette lettre par Françoise, je lui aurai demandé mes malles. Adieu, je vous laisse le meilleur de moi-même. Albertine.

"Meu amigo, perdoe-me por não haver ousado lhe dizer de viva voz as palavras que se seguem, mas sou tão covarde, sinto-me sempre com medo diante de você, que, mesmo me esforçando, tive coragem de fazê-lo. Eis o que lhe deveria ter dito: a vida entre nós tornou-se impossível; aliás, você decerto percebeu por seu falatório da outra noite que algo mudou em nossas relações. O que se pôde ajeitar naquela noite se tornaria irreparável poucos dias depois. É melhor assim, pois tivemos a oportunidade de nos reconciliar, de nos separar como bons amigos; por isso, meu querido, é que lhe escrevo essas palavras e rogo a você que seja bom o bastante para perdoar-me se lhe causo algum desgosto, imaginando o imenso que terei. Meu querido, não quero tornar-me sua inimiga; já me será muito penoso tornar-me pouco a pouco, e bem depressa, indiferente a você; minha decisão é irrevogável e, antes de lhe enviar esta carta por intermédio de Francisca, terei pedido a ela minhas malas. Adeus, deixo-lhe o melhor de mim mesma. Albertina."

Tout cela ne signifie rien me dis-je, c'est même meilleur que je ne pensais, car comme elle ne pense rien de tout cela, elle ne l'a évidemment écrit que pour frapper un grand coup, afin que je prenne peur, que je ne sois plus insupportable avec elle. Il faut aviser au plus pressé: qu'Albertine soit rentrée ce soir. Il est triste de penser que les Bontemps sont des gens véreux qui se servent de leur nièce pour m'extorquer de l'argent. Mais qu'importe? Dussé-je pour qu'Albertine soit ici ce soir donner la moitié de ma fortune à Mme Bontemps, il nous restera assez à Albertine et à moi pour vivre agréablement. Et em même temps je calculais si j'aurais le temps d'aller ce matin commander le yacht et la Rolls Royce qu'elle désirait, ne songeant même plus, toute hésitation ayant disparu, que j'avais pu trouver peu sage de les lui donner. Même si l'adhésion de Mme Bontemps ne suffit pas, si Albertine ne veut pas obéir à sa tante et pose comme condition de son retour qu'elle aura désormais sa pleine indépendance, eh bien! quelque chagrin que cela me fasse, je la lui laisserai; elle sortira seule, comme elle voudra; il faut savoir consentir des sacrifices, si douloureux qu'ils soient, pour la chose à laquelle on tient le plus et qui, malgré ce que je croyais ce matin d'après mês raisonnements exacts et absurdes, est qu'Albertine vive ici. Puis-je dire du reste que lui laisser cette liberté m'eût été tout à fait douloureux? Je mentirais. Souvent déjà j'avais senti que la souffrance de la laisser libre de faire le mal loin de moi était peut-être moindre encore que ce genre de tristesse qu'il m'arrivait d'éprouver à la sentir s'ennuyer avec moi, chez moi. Sans doute au moment même où elle m'eût demandé à partir quelque part, la laisser faire, avec l'idée qu'il y avait des orgies organisées, m'eût été atroce. Mais lui dire: "Prenez notre bateau, ou le train, partez pour un mois dans tel pays que je ne connais pas, où je ne saurai rien de ce que vous ferez", cela m'avait souvent plu par l'idée que par comparaison, loin de moi, elle me préférerait, et serait heureuse au retour. D'ailleurs elle-même le désire sûrement; elle n'exige nullement cette liberté à laquelle d'ailleurs, en lui offrant chaque jour des plaisirs nouveaux, j'arriverais, aisément à obtenir jour par jour quelque limitation. Non, ce qu'Albertine a voulu, c'est que je ne fusse plus insupportable avec elle, et surtout - comme autrefois Odette avec Swann - que je me décide à l'épouser. Une fois épousée, son indépendance, elle n'y tiendra pas; nous resterons tous les deux ici, si heureux! Sans doute, c'était renoncer à Venise. Mais que les villes les plus désirées comme Venise - à plus forte raison les maîtresses de maison comme le théatre - deviennent pâles, indifférentes, mortes, quand nous sommes liés à un autre cœur par un lien si douloureux qu'il nous empêche de nous éloigner! Albertine a d'ailleurs parfaitement raison dans cette question de mariage. Maman elle-même trouvait tous ces retards ridicules. L'épouser, c'est ce que j'aurais dû faire depuis longtemps, c'est ce qu'il faudra que je fasse, c'est cela qui lui a fait écrire sa lettre don't elle ne pense pas un mot; c'est seulement pour faire réussir cela qu'elle a renoncé pour quelques heures à ce qu'elee doit désirer autant que je désire qu'elle le fasse: revenir ici. Oui, c'est cela qu'elle a voulu, c'est cela l'intention de son acte, me disait ma raison compatissante; mais je sentais qu'en me le disait ma raison se plaçait toujours dans le même hypothèse qu'elle avait adoptée depuis le début. Or je sentais bien que c'était l'autre hypothèse que n'avait jamais cessé d'être vérifiée. Sans doute, cette deuxiéme hypothèse n'aurait jamais été assez hardie pour formuler expressément qu'Albertine eût pu être liée avec Mlle Vinteuil et son amie. Et pourtant, quand j'avais été submergé par l'envahissement de cette nouvelle terrible, au moment où nous entrions en gare d'Incarville, c'était la seconde hypothèse qui s'était trouvée vérifiée. Celle-ci n'avait pas ensuite conçu jamais qu'Albertine pût me quitter d'elle-même, de cette façon, sans me prévenir et me donner le temps de l'en empêcher. Mais tout de même si après le nouveau bond immense que la vie venait de me faire faire, la réalité qui s'imposait à moi m'était aussi nouvelle que celle en face de quoi nous mettent la découverte d'un physicien, les enquêtes d'un juge d'instruction ou les trouvailles d'un historien sur les dessous d'un crime ou d'une révolution, cette réalité dépassait les chévites prévisions de ma deuxième hypothèse, mais pourtant les accomplissait. Cette deuxième hypothèse n'était pas celle de l'intelligence, et la peur panique que j'avais eue le soir où Albertine ne m'avait pas embrassé, la nuit où j'avais entendu le bruit de la fenêtre, cette peur n'était pas raisonnée. Mais - et la suite le montrera davantage, comme bien des épisodes ont pu déjà l'indiquer - de ce que l'intelligence n'est pas l'instrument le plus subtil, le plus puissant, le plus approprié pour saisir le vrai, ce n'est qu'une raison de plus pour commencer par l'intelligence et non par un intuitivisme de l'inconscient, par une foi aux pressentiments toute faite. C'est la vie qui, peu à peu, cas par cas, nous permet de remarquer que ce que est le plus important pour notre cœur, ou pour notre esprit, ne nous est pas appris par le raisonnement, mais par des puissances autres. Et alors, c'est l'intelligence elle-même que, se rendant compte de leur supériorité, abdique par raisonnement devant elles, at accepte de devenir leur collaboratrice et leur servante. C'est la foi expérimentale. Le malheur imprévu avec lequel je me trouvais aux prises...

Tudo isso não significa nada, disse-me a mim mesmo; é até melhor do que eu pensava, pois como ela nada pensa de tudo isso, evidentemente não escreveu senão para aplicar um grande golpe, a fim de me assustar. É preciso cuidar do mais urgente, fazer com que ela esteja aqui esta noite. É triste pensar que os Bontemps são pessoas suspeitas que se utilizam de sua sobrinha para me tirar dinheiro. Pouco importa. Mesmo que eu tivesse de dar metade de minha fortuna à Sra. Bontemps para que Albertina esteja aqui esta noite, nos restaria o bastante para vivermos agradavelmente. E ao mesmo tempo eu calculava se teria tempo de ir esta manhã encomendar o iate e o Rolls Royce que ela desejava, sem sequer me lembrar, pois toda a hesitação desaparecera, de quem julgara pouco prudente oferecer-lhe tais coisas. Mesmo que o apoio da Sra. Bontemps não baste, mesmo que Albertina não queira obedecer à tia e imponha como condição de seu retorno que, de agora em diante, tenha plena independência, tudo bem! Por maior desgosto que isso me cause, deixarei que Albertina saia sozinha, como quiser; é preciso saber aceitar sacrifícios, por dolorosos que sejam, em nome daquilo que mais se deseja e que, apesar do que eu supunha pela manhã após meus raciocínios exatos e absurdos, consiste em que Albertina more aqui. Além disso, poderia eu dizer que conceder-lhe essa liberdade seria para mim a rigor doloroso? Eu estaria mentindo. Já percebera, algumas vezes, que o sofrimento de deixá-la à vontade para fazer o mal longe de mim seria talvez menor ainda do que essa espécie de tristeza que me invadia ao senti-la entediar-se comigo, em minha casa. Sem dúvida, no próprio instante em que ela me pedisse para ir a algum lugar, permitir que ela fosse, com a suspeita de que por lá houvesse orgias organizadas, me teria sido atroz. Mas dizer-lhe: "Tome nosso barco, ou o ter, viaje por um mês pelo tal país que não conheço, onde jamais saberei o que você fará", isso me agradara algumas vezes graças à idéia de que, por força da comparação, longe de mim ela me preferiria, e se sentiria feliz ao regressar. Aliás, ela mesma decerto o deseja, não exigindo em absoluto essa liberdade; proporcionando-lhe a cada dia novos prazeres, chegarei facilmente a obter, dia a dia, alguma limitação. Não, o que Albertina quis é que eu não fosse mais insuportável com ela, e sobretudo - como outrora Odete com Swann - que me decidisse a esposá-la. Uma vez casada, não terá mais necessidade de sua independência, ficaremos os dois aqui, muito felizes. Sem dúvida era o mesmo que renunciar a Veneza. Mas há cidades muito desejadas que, como Veneza - e com maior razão as donas-de-casa mais agradáveis, as distrações e, mais ainda do que Veneza, a duquesa de Guermantes, o teatro -, se tornam pálidas, indiferentes, mortas, quando estamos afeiçoados a outro coração por um vínculo tão doloroso que nos impede de nos afastarmos. De resto, Albertina está absolutamente certa nessa questão de casamento. Mamãe, inclusive, achava ridículas todas essas demoras. Casar com ela é o que eu deveria ter feito há muito tempo, é o que será preciso que eu faça, é o que a fez escrever aquela carta, onde nem uma só palavra corresponde ao seu pensamento, em que, apenas para consegui-lo, renunciou por algumas horas àquilo que deve desejar tanto quanto eu desejo que ela o faça: voltar para aqui. Sim, foi isso o que ela quis, foi essa a intenção de seu ato, dizia-me, indulgente, minha razão, mas eu sentia que, ao dizê-lo, minha razão voltada sempre à mesma hipótese que adotara desde o início. Ora, como eu bem percebia, era a outra hipótese que jamais deixara de verificar-se. Sem dúvida, esta segunda hipótese jamais fora ousada o bastante para formular expressamente que Albertina pudesse estar intimamente ligada à Srta. Vinteuil e sua amiga. Não obstante, ao engolfar-me no vórtice dessa terrível notícia, no momento em que entrávamos na estação de Incarville, foi a segunda hipótese que se comprovou, hipótese segundo o qual seria inconcebível que Albertina me abandonasse dessa maneira, por sua própria conta, sem me prevenir e me dar tempo de impedi-lo. Mas, apesar disso, se, após o novo e imenso salto que a vida em induzira a executar, a realidade que me impunha era para mim tão nova quanto aquela diante da qual nos põem a descoberta de um físico, as inquirições de um juiz de instrução ou os achados de um historiador sobre os enigmas de um crime ou de uma revolução - essa realidade transcendia as medíocres previsões de minha segunda hipótese, embora as cumprissem. Esta segunda hipótese não era a da inteligência, e o medo pânico que eu sentira na noite em que Albertina me abraçou, a noite em que ouvira o ruído da janela, esse medo não era racional. Mas - e a seqüência dos fatos cabalmente o irá demonstrar, assim como alguns episódios a que já me referi -, o fato de que a inteligência não é o instrumento mais sutil, mais poderoso e mais apropriado para apreender o Verdadeiro, constitui apenas uma razão a mais para começarmos pela inteligência, e não por um intuitivismo do inconsciente, por uma fé sem limites fundada nos pressentimentos. É a vida que, pouco a pouco, caso por caso, nos permite observar que o mais importante para o nosso coração, ou para o nosso espírito, não nos é ensinado pelo raciocínio, aceitando tornar-se sua serva e colaboradora. Fé experimental. Parecia-me também já conhecer a desgraça imprevista com a qual me defrontava...